2012 Révolutions
Sous le ciel de la critique d’un ordre mondial aggravant sans cesse les inégalités ont éclaté ces derniers mois des révolutions dans le monde arabe et des mouvements de révolte en Europe et dans le monde. Simultanés, divers et sans modèle, ces soulèvements des peuples pour faire tomber des dictatures, dénoncer les ravages du libéralisme ou revendiquer plus de démocratie ont au moins un point commun, celui d’attester d’un refus de l’ordre politique institué. Notre festival “Est-ce ainsi que les hommes vivent?” pour sa 12e édition, ne pouvait passer à côté de ces bouleversements.
Des indignés du Nord aux révolutionnaires du Sud, les acteurs ne manquent pas. Le scénario aussi est là : partout la marchandisation contamine la sphère publique, la loi du profit bafoue la volonté générale et la minorité pille les ressources naturelles de tous. Ici, pourtant, les choix de société sont menacés d’escamotage par un casting présidentiable reléguant les citoyens au rang de spectateurs dégagés.
Cela fait maintenant un an que Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu à Sidi Bouzid en Tunisie.
Fernando E. Solanas est l’invité d’honneur de notre festival. Cinéaste majeur, engagé et profondément original, il cons truit de film en film une oeuvre puissante. L’Heure des brasiers, fresque titanesque, ne peut ainsi s’évoquer en dehors du contexte politique et social de l’époque à laquelle il a été créé (1966-68), car le film est né précisément comme instrument d’action révolutionnaire à un moment où, dans le monde entier mais surtout en Amérique latine, la notion de “libération” résonnait de toutes parts. William Klein, Rabah Ameur-Zaïmeche, Olivier Assayas, Philippe Grandrieux, Hala Alabdalla, Edwy Plenel, Benjamin Stora… sont autant d’invités et de films, se penchant sur des insurrections, des révoltes ou des conflits importants. Plusieurs films sont consacrés aux printemps arabes et aux processus démocratiques en cours, pour mieux saisir l’ampleur de ces révolutions irréversibles, rencontrer les cinéastes venant d’Égypte, de Syrie ou de Tunisie et évoquer avec eux ces enjeux.
