Dan Sallitt est sans doute l’un des cinéastes indépendants les plus intéressants des 20 dernières années. Proche des milieux avant-gardistes, il est d’abord critique de cinéma au Los Angeles Reader de 1983 à 1985, puis pour de nombreux autres médias, dont MUBI et Slate. Installé à New York depuis 1992, il construit une œuvre méconnue et hors des modes, qui s’étend jusqu’à présent sur cinq longs métrages et un court métrage.
Cinéaste patient aidé par des collaborateurs fidèles, Dan Sallitt se distingue à travers un cinéma libéré de toute contrainte et précurseur de la génération « do it yourself ». Ses récits – les secrets d’une famille ou une amitié qui résistent bon gré mal gré aux années – sont « enracinés dans les films de Robert Bresson, Éric Rohmer, Jean Eustache, John Cassavetes et Maurice Pialat » (Jonathan Robbins in Film Comment). Cette œuvre aux influences marquées, reconnue notamment par Arnaud Desplechin, fait de Dan Sallitt une sorte de « cousin d’Amérique » du cinéma français.
« Les films de Dan Sallitt – des micro-budgets entièrement autofinancés – sont à des années- lumière de tout ce qui est actuellement produit aux États-Unis. Et la dissonance doit autant à leurs peu de moyens qu’à la richesse émotionnelle qu’ils recèlent. Pénétrer dans le cinéma lumineux de Sallitt, c’est se plonger dans un univers parsemé de personnages psychologiquement complexes aux prises avec des désirs inassouvis et des relations mouvantes. » Leonardo Goi (MUBI)
« J’ai tendance à voir les films comme des photographies. Ils reflètent ce que les gens montrent de l’extérieur, sans jouer sur le mystère. Et j’insiste là-dessus. J’aime travailler avec des acteurs qui n’indiquent pas ce qu’ils ressentent. J’aime la contradiction et l’opacité, et je les encourage dans cette direction » Dan Sallitt (Cahiers du cinéma, juin 2019)
Filmographie :
Honeymoon (1998) / All the Ships at Sea (2004) / The Unspeakable Act (2012) / Fourteen (2019) / Caterina (court métrage, 2019)